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Momagri La success story de l’agriculture allemande

Le 22 septembre dernier, la Cdu de la chancelière Angela Merkel, remportait haut la main les élections législatives allemandes, l’occasion pour Momagri de se pencher sur les spécificités du secteur agricole allemand.

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A Bevern (nord-ouest de l'Allemagne), une salle de traite 2x16 dans une exploitation de 1.200 vaches traites trois fois par jour. Un exemple de la conversion de l'agriculture allemande vers des modèles industriels et productifs. (©Terre-net Média)

« L’Allemagne est passée d’un modèle agricole familial à un modèle libéral après la réunification en 1990, avant d’entamer une profonde restructuration. Malgré une adaptation difficile dans les années 90 aux lois du marché, l’Allemagne peut aujourd’hui se targuer d’être une puissance agricole européenne de premier plan, avec une compétitivité de son secteur agroalimentaire largement enviée en Europe.

En 2012, les exportations agricoles allemandes (principalement de la viande et des produits laitiers) ont atteint un record, en hausse de 7 % à 63,9 milliards d'euros. L’Allemagne est par ailleurs aujourd’hui le premier producteur européen de lait, de cochons, et le second producteur agricole européen après la France, misant sur la concentration des exploitations, essentiellement dans l’élevage, et la spécialisation, deux des clés de la réussite agricole allemande.

Le pays vise ainsi depuis quelques années à atteindre l’autosuffisance alimentaire et à renforcer ses positions sur les marchés agricoles mondiaux, et force est de constater qu’en dix ans le décollage est remarquable. Même si l'Allemagne demeure toutefois importateur net de produits agricoles. Sur l'ensemble de l'année 2012, ses importations atteindront près de 74 milliards d'euros.

Au nom de la compétitivité de son secteur agroalimentaire, l’Allemagne offre des conditions particulièrement favorables à ses agriculteurs : réglementation souple, avantages fiscaux, programmes de soutiens publics développés et ciblés... La politique allemande de soutien à son agriculture est ainsi bien différente de son voisin français. Pour ne prendre qu’un exemple, le taux moyen de subvention d’un projet en France est de 21 % contre 29 % en Allemagne.

Ainsi, l’Allemagne et la France ont opté pour une application largement différenciée d’instruments politiques européens pourtant identiques. Une situation qui n’est pas sans engendrer un écart de compétitivité avec d’autres pays européens, inquiets notamment des pratiques de dumping social jugées distorsives.

Dans le cadre de la Pac post 2013, une importante marge d’autonomie sera laissée aux Etats membres sur leurs crédits du 1er pilier. Gageons que l’Allemagne y fera la part belle à ses agriculteurs. Pourtant le risque de voir apparaître davantage de distorsions de concurrence entre Etats membres est grand, alors que la nouvelle Pac a perdu de son caractère commun et agricole, menaçant à terme d’amplifier davantage la dérégulation avec les risques que cela pourra engendrer.

"La France et l’Allemagne ensemble pour renforcer l’Europe de la stabilité et de la croissance" titrait un texte commun franco-allemand il y a quelques mois. Espérons que la préservation d’une vision stratégique de l’Agriculture, pourtant essentielle au maintien de la croissance européenne, figure également dans le cahier des charges du couple franco-allemand… »

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